– Connais moi toi-même !
Toi qui m’abrite.
Toi qui mise mon abîme.
Pieds en moins liés aux poings.
Levée des mains sur le cœur serré de tête dure.
Tu m’inspires à cœur.
Ouvert.
Je t’aspire à tue-tête.
Reposée.
– Mets-moi à ta place !
Toi qui me sème.
Le trouble des distances.
Toujours proches et si loin.
Devant.
Pourtant.
Derrière.
– Les contre-airs ?
On a surtout l’air con !
À ne pas vouloir se dire.
Que l’on parsème.
Des artifices de feu.
Glaçants d’effroi.
Fermés de toute ouverture.
C’est alors que.
Je te laisse à la sortie.
Et tu attends à l’entrée.
– L’amour ? Et mort.
Sans suite.
Amertume du goût.
Gros tas.
Papilles dilatées de saveurs acides.
Gras d’os.
Tu me fais monter.
Et je te descends
– Je suis l’ombre de toi-même.
J’ombrage tes coups du sort.
D’embrasement.
Et pendant que j’essaie d’y voir.
Un peu plus clair.
Tu me fais entre-voir.
La parade de nos travers.
Dans l’entre-deux.
De n’oser moi.
– Je te sens en moi.
D’un effleurement parallèle.
Tu me passes à côté.
Et je te devine.
Sous ton masque qui tombe.
Qui détourne le regard.
De ce qu’il a en face de lui.
Et alors, tu me fermes les yeux.
Et tu regardes ailleurs.
Pour chercher, peut-être.
Si j’y suis.
Qui sait.
– On se dispute.
On se chamaille.
Sans filet.
S’accorder de sécurité.
À s’enfiler des perles.
De fidélité.
À se la mettre.
La bague.
Bien profond.
Au doigt.
Et s’avoir.
À l’œil.
– L’amour comme aumône.
Je te supplie de rester.
Tu me laisses en reste.
De plier.
Alors on abîme.
Et on arbitre.
Nos éclipses.
Et on mise.
À grands coups.
Moins surs.
Moins forts.
À ce qui ose freiner.
Nos ellipses.
À schizose-freiner.
Nos élans.
– C’est alors que je me méprends
D’être l’amoral de l’histoire.
Qui nous tient debout.
Qui te passe entre les doigts.
Qui te défile d’un mauvais coton.
De soi.
Sans foi.
Mais loi.
– Ce ne serait qu’un pari.
Compromis à promettre.
Promesse de l’abandon.
On s’encastre.
Du mieux que l’on peut.
Et de nouveau, on se regarde.
Mes yeux dans tes yeux.
Tu te mets à ma place.
Je te laisse à la tienne.